La tour du CIRC
Article paru dans « Lyon Capitale »
La Ville de Lyon lance son appel à projet pour réhabiliter la Tour du CIRC dans le 8e
Site remarquable du 8e arrondissement, qu’elle surplombe du haut de ses 68 mètres, la Tour du Centre international de recherche sur le Cancer (CIRC) est à l’aube de sa seconde vie. La Ville de Lyon a lancé ce vendredi un appel à projets international pour transformer le site et en faire un « emblème de l’architecture post carbone« . Le porteur du projet final devrait être connu d’ici un an.
Il y a tout juste 50 ans, à quelques jours près, le Centre international de recherche sur le Cancer était inauguré dans le 8e arrondissement et donnait son nom à la tour de 68 mètres de haut qui allait l’accueillir. « Un défi alors exceptionnel pour vaincre le cancer« , pour reprendre les mots de l’adjoint à l’urbanisme Raphaël Michaud, ce vendredi 6 mai au moment d’évoquer le futur de ce site bientôt orphelin du CIRC, qui déménagera fin 2022 dans le 7e arrondissement.
Construire un « emblème de l’architecture post carbone »
De 1972 à 2022 les défis ont évolué de manière indéniable et à l’heure de « donner un souffle nouveau à ce bâtiment, qui est une passoire énergétique avec de l’amiante et à peu près tous les désordres du 21e siècle », comme le présente M. Michaud, la municipalité entend s’appuyer sur la Tour du CIRC, rebaptisée Tour Guillot-Bourdeix, du nom de ses architectes, pour relever un défi d’un autre genre le « défi climatique« . Concrètement, cela veut dire que le projet de réhabilitation du site devra s’inscrire dans « l’architecture post carbone » voulue par la mairie de Lyon. Le maire Grégory Doucet ne cache d’ailleurs pas qu’il entend faire du site un « emblème » de ce type de construction, avec en ligne de mire la neutralité carbone de Lyon en 2030.
« C’était un bâtiment adapté à une époque où l’énergie était abondante et abordable. Mais aujourd’hui le défi climatique est devant nous. Il faut donner un nouveau souffle à ce bâtiment qui présente à peu près tous les désordres du 21e siècle », Raphaël Michaud, adjoint à l’urbanisme
Pour autant la municipalité ne compte pas mettre la main à la poche pour mener ce « chantier majeur » dont le coût est estimé « à minima à 40 millions d’euros de travaux« , selon Sylvain Godinot, l’adjoint au patrimoine. « C’est une estimation très basse« , reconnaît d’ailleurs l’élu alors que le bâtiment présente des contraintes importantes liées à sa hauteur, ses ascenseurs ou encore à la présence d’amiante. L’appel à projets lancé ce vendredi 6 mai doit donc permettre de trouver un porteur de projet privé aux épaules suffisamment solides pour assumer le coût d’une telle charge.
Appel à projet international
En adéquation avec ses ambitions, la municipalité a donc fait appel au C40, une association internationale qui conduit depuis 2017 une consultation au niveau mondial, « Reinventing cities », ayant pour but « d’encourager la régénération urbaine neutre en carbone en transformant des sites sous-utilisés en hauts lieux de développement durable« . Le C40 assistera la Ville dans la conduite de cet appel à projets pour lequel les preneurs devront établir des propositions cohérentes avec celles du plan de mandat de la majorité écologiste :
- Valoriser le patrimoine tout en visant la neutralité carbone ;
- Développer une activité cohérente avec le tissu local (santé, étudiant) et utile aux Lyonnais ;
- Ouvrir le site sur le quartier ;
- Végétaliser l’espace.
Pour le reste, l’appel à projets se veut très large afin de recueillir un maximum de marques d’intérêt et pousser les potentiels preneurs à la « créativité« . « On n’est pas en train de chercher à faire une opération financière ou immobilière. Nous ce qui nous importe c’est de fabriquer la ville de demain« , assurait Grégory Doucet ce vendredi matin.
Réhabiliter plutôt que détruire
Aujourd’hui, une utilisation des infrastructures sous la forme d’un bail est envisageable, la cession du lieu l’est tout autant. Auquel cas le preneur pourrait faire le choix de détruire pour mieux reconstruire, même si la Ville n’est clairement pas favorable à ce type de projet. Tout d’abord pour des raisons patrimoniales, mais aussi environnementales, la destruction d’un bâtiment produisant d’importantes émissions de CO2.
La sélection du projet lauréat devrait se faire d’ici un an, mi-2023, si la municipalité est séduite par un projet, et il faudra ensuite attendre encore plusieurs années avant de voir la tour du CIRC faire peau neuve et se transformer pour devenir définitivement la tour Guillot-Bourdeix.